Nanic Osterlind (1909-1943) : sa vie son œuvre

A la gouache et à l’aquarelle, Anders Allan Osterlind dit Allanic ou Nanic Osterlind développe des talents de paysagiste.

Dès sa plus tendre enfance, il baigne dans la peinture, aux côtés de son grand-père, Allan Österlind, de son père, Anders Osterlind, et de sa tante Annette Osterlind.

Tout comme son grand-père et son père avant lui, il trouve son inspiration dans les paysages de Bretagne (l'île de Bréhat), de Creuse, de Mayenne ou du Pays basque. 

Précocement doué, il expose à 11 ans dans le cadre d'une exposition de groupe à Paris. A 17 ans, il est admis à 17 ans à exposer au Salon des Tuileries et au Salon d'automne, et à 21 ans il présente sa première exposition personnelle.

Décédé prématurément, il laisse une collection peu importante. Mais certaines de ses aquarelles sont conservées au musée national d'Art moderne ainsi qu'au musée d'Art moderne de la ville de Paris.

1909 - 11 février - Anders Allan Osterlind dit Allanic ou Nanic Osterlind naît à Paris (XVIII ème, rue Ordener). Il est le fils unique du peintre Anders Österlind (1887-1960) et de Rachel Bakra (1889-1920), couturière. Déclaré sous le nom de sa mère, reconnu par ses parents le 13 avril suivant, il est légitimé par leur mariage le 5 mars 1914.

Il partage la vie de ses parents entre Paris, la Creuse, la Bretagne. Il s'adonne tôt à la peinture, en contact avec le milieu artistique dans lequel il baigne par ses parents et grands-parents.

1919 - Il est à Cagnes sur Mer avec ses parents. Il y fait la connaissance du vieux Renoir, leur voisin. Ce dernier réalise son portrait, ce qui paraît n'avoir ni enchanté ni ému le petit garçon de 10 ans. Ainsi en parle-t-il dans son journal : "Renoir veut faire mon portrait, maman m'a habillé avec un chapeau de paille pour lui plaire, un petit tricot clair et mes cheveux bouclés lui plaisent". C'est dans cette tenue qu'il apparaît sur la photo le représentant avec son père Anders, L. Zborowski et A. Modigliani à Cagnes en 1919.

1920 - À la mort de sa mère, en 1920, il n’a que onze ans. Il est accueilli et pris en charge par sa tante paternelle, Annette Österlind, illustratrice et son mari Édouard Sarradin (1869-1957) journaliste, critique d’art au Journal des Débats et conservateur du Palais de Compiègne de 1918 à 1934. A Compiène, où il bénéficie d'un environnement familial tout entier inspiré par les arts, il fait de solides études secondaires et pratique le scoutisme avec son cousin Michel Sarradin (1909-1987), plus tard chirurgien à Versailles (Yvelines).

Mais il est aussi souvent avec son père et son grand-père Osterlind à Paris, en Creuse, en Bretagne ou ailleurs, et garde des liens serrés avec sa famille maternelle.

1922 - Son père Anders se remarie avec Yvonne Destrez.

Ses études secondaires achevées, Nanic Österlind suit des cours à l'Ecole des Beaux-Arts où il est élève de Jean-Pierre Laurens, et à l'Ecole du Louvre. Il s'oriente vers la gouache et l'aquarelle. Il peindra ensuite la nature à Bréhat en Bretagne, à Gargilesse dans la vallée de la Creuse, puis dans le Dauphiné, les  Pyrénées, l'Andorre et la vallée de la Nive.

1926 - Précocément doué, il est admis à 17 ans à exposer au Salon des Tuileries et au Salon d'Automne. Il aurait, semble-t-il, également exposé en Allemagne, en Autriche et en Suède.

1930 - A 21 ans, il présente sa première exposition personnelle à Paris, à la Galerie Briant, en signant ses oeuvres André Allin. Il participe à l'exposition de groupe "Les peintres de la Creuse", salle Exelcior à Paris aux côtés d'Allan et Anders Osterlind. Mais, on lui  diagnostique une tuberculose. Il passera de nombreuses années en sanatorium dans les Alpes, puis dans les Pyrénées.

Il continue à peindre, y puisant toute son énergie. Dans son journal intime, il écrit : «La montagne, la nature dans ses splendeurs sauvages s’impose à l’homme comme une maîtresse sauvage. Que de reposantes choses j’y ai trouvées. Cet air des montagnes qui grise et fait chanter »… mais aussi plus loin, « Aucune maladie, aucun exil ne pourra jamais empêcher que tu vois et sens des choses que d’autres ne voient ni ne sentent. Il y a une richesse, Il y a une richesse en toi que personne ni rien ne peut enlever».

1931 - Brosse des maquettes de décors pour les films "Rêve" et " Je serai seule après minuit" de Jacques de Baroncelli. Il s'adonnera aussi des travaux de décoration,  en réalisant notamment des projets de papiers peints pour Dumas et Nobilis.

1933 - Séjourne au santorium les Solanes à Osseta dans les Pyrénées Orientales.

1935 - Après quelques années de silence, Nanic réapparait sur les cimaises des galeries, chez Vivant à Perpignan, et chez Salvat à Bourg Madame. Il signe dorénavant Nanic Osterlind et reçoit d'élogieuses critiques.

1936 - Expose à Toulouse, à la galerie Chappe.

1937 - Expose à Montpellier à la galerie Cournut, et à Paris à la galerie Drouant.

1941 - Après une longue absence due à la détérioration de son état de santé, il expose à nouveau à Paris, chez Lucie Krogh, puis chez Barreiro et à la fin de l'année à la galerie Goya à Bordeaux.

1943 - Sa dernière exposition se tient en mars 43, à Paris à la galerie André quatre mois avant qu'il ne meurt à Paris où on l'a transporté pour qu'il s'éteigne auprès des siens, le 27 juin.

Expositions

• 1920 - Paris, Galerie Brunel (1er au 20 décembre) - 12 gouaches dans le cadre d'une exposition de groupe en compagnie de son père, et de Chirico, Dufy, Marie Laurencin, Modigliani, Soutine, Utrillo, Wlaminck
• 1926 – Paris, Salon d’Automne, et Salon des Tuileries
• 1930 – Paris,
  • 3 au 30 mai 1930, Salle du Petit Parisien et d'Excelsior : participe à l'exposition des peintres de la vallée de la Creuse regroupant vingt-cinq artistes de renom, dont son grand-père, Allan Österlind, son père, Anders Österlind, Claude Monet, Madeline, Eugène Alluaud, Armand Guillaumin, Georges Sabbagh. 
  • Galerie Briant, première exposition personnelle , signant ses œuvres André-Allin. Elle inspire au  critique P.F. du journal des «Débats» le jugement suivant : « ouvrages qui surprennent par leur fraîcheur de sentiment, leur souplesse d’exécution, leur vérité toujours poétique, leur liberté . . . tout, ici respire l’allégresse d’un talent qui se découvre, qui s'ébroue en pleine nature. André-Allin n’est pas seulement un fin coloriste. C’est un lyrique… Si le débutant a de qui tenir, il n’en a que plus de mérite à se montrer, dans son premier contact avec le public, lui-même. C’est bon signe».

• En janvier 1935, un critique note :  «Osterlind peint à la gouache d’une manière bien particulière, la sienne. L'application de la pâte est curieuse et rappelle, par sa technique, celle de La peinture des paravents de nos aïeux. Certain procédé, dont le peintre a le secret, donne à la gouache une valeur insoupçonnée, en tout cas lorsqu’il le faut, l'énergie et la couleur éclatante des plus chaudes peintures.

• En juin 1936, le journal « L'Indépendant » écrit : « L'art trop délaissé de la gouache mérite de trouver des peintres qui lui rendront sa véritable place. Nanic Osterlind est de ceux-là. La peinture d’Osterlind est un témoignage de rèverie.  Au fur et à mesure, on voit l’harmonie de ses gouaches s’éclaircir, sa touche devient de plus en plus légère, en couleur de plus en plus nuancée. Et l’on peut voir dans les gouaches récentes qu’Osterlind a trouvé sa manière, une écriture élégante élégante et sensible originale.»
• 1941 –
  • Paris, Galerie Lucy Krohg, 10 bis place Saint-Augustin. Il présente des gouache dans le cadre d'une exposition intitulée Paysages et fleurs de France; galerie Barreiro. 
  • Bordeaux, Galerie Goya.
  • Dans la revue Aujourd'hui du 12 juin 1941, le critique Gaston Diehl écrit : " Si Nanic Osterlind a déjà cet ardent emportement que l'on retrouve chez son père, il possède en propre cette fluidité spécieuse et pittoresque qu'il sait tirer de la gouache : montagnes et fleurs profitent de cet enthousiasme qui les fait vibrer, chanter et s'épanouir ".
• Février 1943 – Paris, Galerie André, 3 rue des Saints-pères ; ses paysages de Mayenne sont encensés par la critique pour ses accords obtenus à la gouache, avec un rendu de peinture à l'huile. Dans la revue Beaux-Arts, le critique Cazenave dit :" Nanic Osterlind nous offre ses gouaches lumineuses, sensibles, pleine de promesses. Il révèle une fougue et un sens du mouvement".